Météo

La météo a une importance majeure dans les romans de Philippe Djian, sécheresse, inondations, éclairs, tonnerre, pluies incessantes, chaleur humide et étouffante, ciel bleu, rouge, noir ou rose, température descendue d’un coup, trois degrés dehors, vent glacial. Les sentiments sont en liaison permanente avec le climat, l’électricité dans l’air influe sur l’humeur des personnages, la pluie peut taper sur les nerfs d’une manière effarante.

Une précision en deuxième phrase sur des éclairs blancs et ça suffit pour faire un point météo et situer l’ambiance environnante.

« Ensuite, je suis passé sous la douche, je me suis rasé et j’ai mangé. Pendant que je faisais la vaisselle, j’ai vu des éclairs blancs et le tonnerre a grondé. Mais le ciel était sec comme du lait en poudre et les nuages s’amoncelaient dans l’air brûlant. » – 37°2 le matin

La lune est également très souvent associée aux événements et il est très fréquent que la lumière du ciel nocturne éclaire certaines scènes et même parfois la lune est une alliée du personnage.

  • Par exemple, listées ci-dessous toutes les occurrences de la lune dans 37°2 le matin

« On a passé la porte, je l’ai refermée et j’ai collé Betty au mur. J’avais dans l’idée de la déchaîner sexuellement, déchirer son slip dans un rayon de lune glacé. Je lui ai planté ma langue dans l’oreille. » – 37°2 le matin

« Je me suis retrouvé sur une plage au milieu de la nuit, les deux pieds dans l’eau. J’étais en train de plisser des yeux dans un rayon de lune, quand une immense vague noire a surgi de je ne sais où, tendue vers le ciel avec une petite frange d’écume tout là-haut, comme une armée de serpents dressés sur leurs queues. Elle a paru un instant s’immobiliser puis elle s’est effondrée sur ma tête avec un sifflement glacé. » – 37°2 le matin

« On s’est retrouvés avec une Mercedes 280 d’une quinzaine d’années repeinte en jaune citron. J’étais pas fou de la couleur mais j’avais l’impression qu’elle marchait bien. Le soir, avant de me coucher, je la regardais par la fenêtre et il était pas rare qu’un petit rayon de lune vienne la toucher, c’était de loin la plus splendide bagnole de toute la rue. » – 37°2 le matin

« Mine de rien, on avait fait un bon bout de chemin, on se trouvait dans un coin réservé aux entrepôts avec une voie de chemin de fer qui passait au milieu. Mais c’était pas un de ces endroits sordides envahis par la rouille et la mauvaise herbe et baignant dans la lumière surnaturelle d’un rayon de lune, on cavalait pas dans la beauté sauvage de ces terrains laissés à l’abandon. C’était le contraire de ça. Tous les bâtiments semblaient neufs et le sol était goudronné tout autour, je savais pas qui est-ce qui payait les notes d’électricité dans le coin mais on y voyait comme en plein jour. » – 37°2 le matin

« Après le repas, on s’est laissé entraîner dans une partie de poker tranquille, avec nos verres de vin et pour les cendriers aussi, c’était chacun le sien. D’où j’étais, je pouvais voir la lune par la fenêtre. Ça a l’air de rien, comme ça, mais j’étais content qu’elle m’ait trouvé et tant qu’à se faire du cinéma, il faut y aller franchement, tous les grands sont passés par là. La partie me tenait pas sur des charbons ardents. Quand je m’occupais pas de la lune, je regardais les autres et le mystère était toujours aussi profond et les racines s’enchevêtraient et les chances de lever jamais un coin du voile s’évanouissaient tandis qu’un petit nuage de rien masquait presque entièrement la lune. De fil en aiguille, je me suis laissé glisser dans un bain de douce hébétude, comme ça se fait couramment. » – 37°2 le matin

« Je me suis garé devant la baraque. La nuit était douce, calme, silencieuse, très légèrement soulignée d’un rayon de lune, mais l’impression d’ensemble était d’une violence inouïe, dans les bleus et les gris perle. J’ai traversé la rue en humant l’air frais et j’avais pas du tout envie de dormir. » – 37°2 le matin

« J’ai embarqué la radio et je suis allé m’installer dans la cuisine avec une bière. Je suis tombé sur les informations mais il se passait rien d’important. On était tous déjà plus ou moins morts. J’ai coupé le son avant d’arriver à la page des résultats sportifs de la journée. La lune était presque pleine, elle était carrément posée sur la table, si bien que j’avais pas besoin d’allumer. C’était assez reposant. Sur le coup, j’ai pensé à me faire couler un bain. J’avais la tête claire comme un ciel d’hiver ensoleillé et je pouvais toucher les choses avec mes yeux. » – 37°2 le matin

« On a placé le matelas juste sous la partie vitrée et elle s’est laissée tomber dessus à la renverse en croisant ses mains derrière la tête. La nuit était là et on pouvait déjà voir deux étoiles en haut à gauche. Une semaine de boulot, mais le ciel était à ce prix-là. Je me suis demandé si on mangeait quelques trucs ou si on baisait d’abord.
— Hé, tu crois qu’on va voir passer la lune ? elle a demandé.
J’ai commencé à défaire les boutons de mon pantalon.
— Je sais pas… ça se pourrait, j’ai dit.
Moi, mes goûts étaient plus simples. J’avais pas besoin d’aller chercher dans le ciel ce que j’avais sous la main. » – 37°2 le matin

« J’en étais là de mes considérations littéraires quand j’ai aperçu la lune par la fenêtre. Elle était pleine, majestueuse et rousse et de fil en aiguille, j’ai pensé à mon petit oiseau qui s’était blessé à l’œil avec une branche de mimosa, c’est tout juste si je me suis rendu compte qu’une série de bols colorés filait à travers la pièce. » – 37°2 le matin

« Je suis resté assis un moment, essayant de refaire connaissance avec la solitude et méditant sur la douleur. Quand je me suis levé, la lune en faisait autant. J’ai retiré mes godasses et je me suis mis à marcher le long de la grève sans y penser vraiment. Le sable était encore un peu chaud, la température idéale pour une tarte aux pommes. » – 37°2 le matin

« Chemin faisant, je me suis retrouvé devant un gros poisson échoué sur le sable. C’était plus qu’une carcasse en partie déchiquetée, mais il en restait assez pour qu’on puisse se faire une idée du poisson magnifique que ça avait été. Ni plus ni moins qu’un éclair d’argent au ventre nacré, un genre de diamant ambulant. Sauf que tout ça c’était du passé maintenant et la Beauté en avait pris un coup dans les dents. À peine quelques petites écailles pour palpiter encore sous la lune, deux ou trois étincelles sans espoir. Te retrouver comme ça, pourrissant dans un coin alors que t’as été pratiquement l’égal des étoiles, est-ce que c’était pas la pire des choses qui pouvait t’arriver, est-ce que t’aurais pas préféré couler dans le noir, tout au fond, en envoyant une dernière pichenette au soleil ? Moi, à ta place, j’aurais pas hésité. » – 37°2 le matin

« Henri a essuyé son front sans cesser de me fixer. Son front s’est remis à briller presque aussitôt, un champ de quartz balayé par un rayon de lune. » – 37°2 le matin

« On l’a traîné. On aurait dit qu’on traînait une baleine morte dans les escaliers. Personne dehors, un minimum de lune, rien qu’un petit vent doux. » – 37°2 le matin

  • Par exemple, listées ci-dessous toutes les occurrences du vent dans 37°2 le matin

« Ils avaient annoncé des orages pour la fin de la journée, mais le ciel restait bleu et le vent était tombé. » – 37°2 le matin

« J’ai entassé tout le bazar à l’arrière de la camionnette et on a mis le cap sur le motel. Juste à la sortie de la ville, un vent chaud a soufflé rageusement et le coin s’est mis à ressembler un peu plus à un désert avec quelques trucs rabougris et de rares coins d’ombre mais j’aimais bien ça, j’aimais la couleur du sol et j’avais un penchant pour les grandes étendues dégagées. On a relevé les vitres. » – 37°2 le matin

« Dans la soirée, le vent est tombé d’un seul coup et l’air est devenu très lourd. On a sorti la bouteille sur la véranda, attendant que la nuit nous apporte un peu de fraîcheur mais on a vu les étoiles arriver sans le moindre changement, sans le plus petit souffle d’air et je dois dire que je détestais pas ça non plus. » – 37°2 le matin

« Je me suis relevé, j’ai croisé mes mains derrière ma tête et j’ai balayé l’horizon des yeux. Le ciel était rouge et dégagé, ça nous promettait du vent pour le lendemain. Je me demandais quelle connerie avait bien pu enrayer la machine. » – 37°2 le matin

« Un vent léger s’était levé dans l’après-midi et maintenant il faisait bon. Il y a toujours quelque chose d’agréable à prendre quand on finit un boulot, quel qu’il soit, et on savait apprécier. » – 37°2 le matin

« Il recommençait à faire chaud. De temps en temps, la camionnette poussait des petites pointes à 100 mais malgré ça, on sentait le soleil qui nous cuisait la peau. Betty trouvait ça fantastique, le vent, la route, le soleil. » – 37°2 le matin

« Je me demandais comment je m’étais débrouillé pour trouver une fille comme ça mais d’un autre côté je savais bien que si je m’étais enterré au pôle Nord, je l’aurais rencontrée un jour ou l’autre déambulant sur la banquise avec le vent bleu enroulé autour du cou. » – 37°2 le matin

« Dans Je fond, n’importe quoi aurait pu arriver sans que ça fasse une grande différence, j’étais convaincu du caractère éphémère de toute chose et j’avais une demi-bouteille de tequila dans le nez et je voyais des palmiers dans les rues et le vent me traversait. » – 37°2 le matin

« Ou un autre jour, au cours d’une balade, les filles se promenaient en plein vent sur la plage, je les regardais, Eddie et moi on était restés dans la bagnole avec l’air climatisé. » – 37°2 le matin

« Je me suis relevé et j’ai cavalé derrière elle. Ses longs cheveux noirs flottaient au vent comme un drapeau de pirate. » – 37°2 le matin

« Par-dessus le marché, il faisait un froid de canard dehors et un vent bleu soufflait dans les rues. Noël approchait. Un matin, on s’était réveillés sous une tempête de neige. Le soir, on avait pataugé dans la boue. » – 37°2 le matin

« Il y avait du vent ce jour-là et il faisait pas plus de trois ou quatre degrés dehors, la température était descendue d’un seul coup. » – 37°2 le matin

« Je suis sorti sans ajouter un mot et j’ai refermé doucement la porte. Dehors, le petit vent glacial m’a donné un coup de fouet. » – 37°2 le matin

« Une nuit à discuter avec Betty, une nuit à décorer la salle et pour finir, ce réveillon de malheur à courir entre les tables avec le corps douloureux, j’allais quand même pas me mettre à sourire et laisser un petit vent glacial s’enfoncer dans ma bouche pour me casser les dents. » – 37°2 le matin

« Bongo est arrivé sur nous en cavalant et ce con de chien a failli me faire tomber dans la neige, je devais me tenir un peu trop raide sur mes jambes, peut-être qu’une petite rafale de vent aurait pu m’emporter. » – 37°2 le matin

« Bien sûr, d’une manière générale, j’avais le corps assez tendu, la nuque raide, les mâchoires douloureuses et les paupières brûlantes, mais j’étais quand même là, les yeux grands ouverts, grimpant et dévalant les collines pendant que le temps passait, je m’arrêtais pour avaler des cafés et je repartais sans que les autres ouvrent seulement un œil et cette balade ressemblait à une vie en miniature, avec ses hauts et ses bas, et le paysage qui changeait un peu et le petit vent de la solitude qui sifflait à travers le carreau entrouvert. » – 37°2 le matin

« J’ai fait siffler un peu mon bras dans le vent, l’air était presque tiède et la radio enchaînait des morceaux potables. » – 37°2 le matin

« Un petit vent frais passait par le carreau, au bout d’un moment j’ai frissonné. » – 37°2 le matin

« […] l’air vous pique la figure et vous sentez monter en vous une joie sans nom et ce qui vous étonne, c’est de pouvoir rester aussi calme et de lui allumer une cigarette en vous mettant le dos au vent sans qu’un petit tremblement de la main ne vienne vous trahir. » – 37°2 le matin

« J’ai attrapé mon blouson et je suis descendu. Petit vent, beau ciel bleu, grand soleil, mon plan se déroulait à la perfection, avec la précision d’une horloge atomique. » – 37°2 le matin

« Pour me rendre utile, j’ai fait la vaisselle du midi, un jerrycan coincé entre les genoux et avant que le soleil se couche, on est monté en haut de la colline histoire de se remuer un peu. Il y avait un petit vent là-haut. » – 37°2 le matin

« Le vent s’était renforcé. Le tonnerre a commencé à se faire entendre au loin. » – 37°2 le matin

« Par moments, il soufflait des petites rafales de vent frais et humide. Je savais que chaque seconde m’était comptée. » – 37°2 le matin

« Le punch était ratissé et le jour commençait à tomber quand on est sortis dehors. Le vent était doux. Je me serais senti presque bien si j’avais pu chasser de mon esprit une pensée un peu idiote. » – 37°2 le matin

« Le petit téléphérique faisait cri cri cri comme s’il était à bout de forces et la cabine se balançait doucement sous les coups de vent, on devait être à deux cents mètres du sol. » – 37°2 le matin

« Je suis donc retourné vers la plage en rasant les murs après avoir donné un billet au gars. Un petit vent chaud s’était levé. » – 37°2 le matin

« J’allais me tourner vers le marchand de jouets pour le secouer un peu et lui arracher un chiffre quand une clameur a balayé l’étage à la manière d’un vent sinistre et brûlant. » – 37°2 le matin

« On a roulé pendant une cinquantaine de kilomètres avec les cheveux au vent. On pleurait un peu mais il faisait bon et le soleil se couchait tout doucement. » – 37°2 le matin

« Petit vent, j’étais, cherchant à rider la surface d’un étang pris par les glaces. Petit vent de rien du tout. » – 37°2 le matin

« Un matin, j’ai pris la voiture et j’ai roulé toute la journée sans but précis avec un bras à la portière et les yeux un peu plissés à cause du vent. » – 37°2 le matin

« Quand je me suis retrouvé devant l’hosto, je me suis planqué derrière un arbre et j’ai expiré deux ou trois fois profondément comme si un vent hurlait dans les branches. » – 37°2 le matin

« Personne dehors, un minimum de lune, rien qu’un petit vent doux. » – 37°2 le matin