Patrick Mevel Amrani

  • Patrick Mevel Amrani a écrit plusieurs nouvelles intitulées Chroniques amorales. Ce sont des nouvelles grinçantes, avec des personnages désabusés. Chaque histoire a un message féministe qu’il tente de faire passer avec humour.
    Les nouvelles de Patrick Mevel Amrani parlent de l’épineuse relation homme-femme, et plus particulièrement des difficultés que les femmes peuvent rencontrer dans notre société. Les histoires se lisent très facilement. La première nouvelle, « Les murmures insouciants », est un road movie, hommage à certains de ses auteurs fétiches : Philippe Djian, Jim Harrison… Des paumés cherchent à s’en sortir. Il y a de la testostérone, un peu de violence, mais surtout beaucoup d’amour. Une nouvelle Rock and Roll. »

 

Chronique de Patrick Mevel Amrani

  Vouloir décrire rigoureusement l’oeuvre de Philippe Djian est pour moi peine perdue. Il y aurait tant à dire…
  Depuis plus de quarante ans, ses livres ont accompagné mon existence, et celle de tant de lecteurs. Grâce à lui, alors que j’étais encore enfant, j’ai ressenti l’attrait des chemins de traverse ; j’ai compris que c’était à chacun d’entre nous de tracer sa propre route, qu’il n’y avait pas une seule façon de mener à bien son existence.
  Un livre de Djian, c’est avant tout une écriture, un style. Ce sont des phrases courtes, ciselées ; une association de mots qui prend toute sa valeur à voix haute. Tout ceci est complété d’une ponctuation très particulière qui dénote chez l’auteur d’un grand sens du détail.
  Il y a des intrigues : des hommes et des femmes qui s’aiment et se déchirent ; des histoires d’amour violentes qui finissent souvent mal. Mais ce n’est pas tout.
  Les personnages sont meurtris, cassés, en proie à de nombreux doutes. Et moi, simple lecteur, ne suis-je pas un peu comme cela ? Chaque personnage n’est-il pas un peu de moi-même ? Quand j’avance dans la lecture, quand les failles des protagonistes sont clairement exposées, j’ai l’impression que l’auteur me connaît bien, pour exposer ainsi au grand jour la part la plus sombre de mon âme.
  Raconter ces histoires serait bien réducteur. Lire Djian, c’est entrer dans un décor souvent majestueux, toujours inquiétant. Le cadre est un personnage à part entière. Son œuvre est influencée par son propre environnement. Lire Djian, c’est passer de la côte est des États-Unis, au sud-ouest de la France, en passant par Paris.
  Un livre de Djian, c’est comme une pièce de théâtre au décor minimaliste. La description est suffisante pour que l’on sache où l’on se trouve, mais également succincte afin de laisser la part belle à notre imaginaire.
  Dans toute l’œuvre, il y a une ambiance particulière, une sensation indéfinissable, mais que l’auteur arrive à décrire par quelques mots simples. Nous nous représentons mentalement la douce chaleur du premier rayon de soleil, nous sommes scotchés par les couleurs du ciel un soir d’orage. Nous prenons conscience de la force et l’indomptabilité de la nature.
  Lire Djian de façon chronologique, c’est suivre l’évolution de l’auteur, mais aussi de toute une époque. C’est commencer par faire la connaissance de protagonistes paumés, en marge de la société, imprégnés par la beat generation ; puis finir par les affres de la middle class du début du 21e siècle.
  Djian, c’est toute une culture Rock’n roll posée sur du papier. Il y a des filles, de la bière, et toujours de la musique. Avec le temps, les loubards se sont embourgeoisés et ont remplacé la bière par le champagne ; les frangines ont mûri, mais l’écriture n’a pas pris une ride.
  Enfin, au fil des livres, Philippe Djian nous offre un peu de sa propre culture en faisant référence aux artistes qui ont marqué son existence : l’écriture de Salinger, la peinture de Bram van Velde, ou la musique de Léonard Cohen. En faire une liste exhaustive prendrait des pages. C’est grâce à lui que j’ai découvert entre autres pépites John Fante, ainsi que la musique de Mark Kozelek.
  Bref, vous l’aurez compris, on ne peut pas lire Philippe Djian et en ressortir indemne.

Patrick Mevel Amrani

 

Patrick Mevel Amrani entre à l’école des mousses à 16 ans. Il devient fusilier marin, puis commando marine. Conseiller en sécurité pour différents groupes à l’international, ses missions vont lui faire découvrir de nombreux pays, comme lors de la construction du tunnel sous la Manche, le développement du groupe Auchan en Asie ou l’accompagnement de convois humanitaires à l’occasion de l’effondrement du bloc de l’Est.

Depuis 2004, il gère des centres de formation à la plongée sous-marine. Il réside actuellement à Dunkerque.

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